Dans la notion de soumission existe inévitablement la notion de dépassement de soi. Que serait la soumission sans l'épanouissement qui naît de la dé-culpabilisation et la réalisation d'actes qui n'auraient pas été vécu, voulu ou envisagé sans la présence de la personne dominante ou l'imposition d'une volonté pour vous y conduire ? La soumission peut-elle être perçue et ressentie au travers de la réalisation d'actes qui n'imposent aucun effort de dép assement de soi ou de volonté de transgression de sa volonté ou de sa moralité ? La demande, si elle ne vous impose pas un choix de volonté, d'acceptation et parfois de courage face a vous même, n'a aucune valeur de dépassement ...
Il en va de même pour le jugement d'un observateur pour un acte donné. Il pourra avoir une perception bien différente du degré de soumission qu'un acte impose, mais l'observateur n'a que le rôle de voyeur et il ne peut comprendre le mécanisme et le véritable effort nécessaire à la réalisation de l'acte. L'effort doit être le catalyseur de la personne soumise qui s'impose et offre sa volonté de passer outre le sentiment qui l'envahit en réponse à la demande, et le moteur de la personne dominante qui reçoit l'acte comme une démonstration de l'abnégation de l'autre.
Ainsi, l'équilibre entre un dépassement mesuré et renouvelé, et une demande progressive et toujours réfléchie, amène les partenaires dans un positionnement et un décalage dans leurs jeux qui crée les conditions d'une relation épanouissante. Aucun ne doit abuser des exigences de l'autre... En effet, si le décalage entre l'effort et la grandeur du dépassement est trop important, la personne soumise risque fort de ne pas vivre bien ce moment et de le percevoir comme une transgression abusive. A l'inverse (même si c'est sans doute moins flagrant), une réaction plus profonde que celle demandée, devra être perçue comme un point de réflexion de la motivation et des limites de l'autre.
La transgression, pour être ressentie comme "soumettante", ne pas dépasser la limite de la volonté transgressive de la personne soumise. La personne dominante a le pouvoir de demander un dépassement raisonné, elle n'a pas celui d'imposer une transgression abusive. Un jeu subtil ou chaque personnalité placera la barrière de la transgression a la hauteur de sa propre volonté et ou la personne dominante placera l'obéissance dans sa vision relative de l'acte. Un équilibre qui ne peut exister sans une connaissance mutuelle de l'autre et un échange permanent entre les acteurs de la relation.
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